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Honorer la mémoire de Pierre Hentic et inspirer les jeunes par son exemple
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Dachau
Matricule 72637 au camp de concentration de Dachau, Pierre Hentic y passe 10 mois jusqu'à la libération du camp par les Américains en Avril 1945. Il travaille au commando d'Allach, sur les chantiers de Dickerhoff puis aux ateliers  BMW de fabrication des moteurs de l'avion de chasse Focke-Wulf 190 A. Toujours, il soutient le moral de ses compagnons. Après la mise en quarantaine du camp pour cause de Typhus en mai 1945, il s'en échappe avec un groupe de camarades et rejoint Paris le 10 mai.



 
     Le vieux prof d’histoire, le libre-penseur, est mort cette nuit. Il ne nous parlera plus de 1848, de la Commune de Paris, des droits de l’homme. On l’a porté sur la place d’appel, car les morts sont comptés avec ceux qui sont encore en sursis… Il est allongé à côté de « Couki », le petit voyou corse au grand cœur, au courage exemplaire, celui qui avait défié un énorme Ukrainien, genre de kapo, terreur du block, et avait fini par l’allonger, d’un coup sec, de sa petite tête noiraude.
     L’Obersturmführer passe l’appel. D’un seul geste, les capotes rayées ont mis à nu leurs têtes rasées, rayées par la « Strasse » . Les regards sont figés au sol, malheur à celui qui oserait affronter son regard. Il s’est approché des deux morts. Les yeux vides du professeur fixent le SS, ses traits sont encore figés dans une moue de mépris. Le SS s’approche ; de sa botte luisante, il ballotte, de gauche à droite, cette tête qui le défie encore, s’éloigne et éructe :
-    Chien !