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Août est là avec la nouvelle période lunaire. Robert Champion, stage accompli, doit rentrer en France. Sont prêts à partir pour Londres, le commandant Feyfant du deuxième bureau de Vichy et Paul Fortier, adjoint de Lamirault, qui emporte le courrier de Jade-Fitzroy. Arnould, à Paris, m'a remis le courrier de Jade-Amicol. Le commandant Feyfant, avec lequel je suis constamment en rapport depuis ma discrète sortie de la prison de Bergerac, a reçu l'accord de Londres pour son embarquement. Il emporte les informations rassemblées sur l'implantation des services de renseignements allemands, qui foisonnent en zone sud depuis l'invasion de la zone dite libre le 11 novembre 1942. [...]
Face à l'imminence de l'intervention allemande, j'ai la tentation de me précipiter vers l'appareil pour le faire décoller en interrompant l'opération, mais je réagis : il faut que le courrier parte avant tout. Me ressaisissant, je demande à Paul et Pierrot, qui sont armés de colts, de faire front si les Allemands s'approchent puis sautant sur l'échelle de bord du Lysander où Fanfouet, le passager aller, s’est déjà engagé pour mettre pied à terre, je hurle dans le cockpit :
- Attention, une voiture allemande est là ! A german car is here !
le bras tendu dans la direction de l'intrus. Je décroche Fanfouet figé sur l'échelle et pousse vigoureusement Feyfant et Fortier, qui s'insèrent prestement dans l'habitacle de l'avion. Je projette à la volée les paquets de courrier et déjà l'appareil rugit et fonce, cockpit ouvert, et décolle. Sans nul doute, nous venons de battre le record de vitesse d'embarquement par pick-up .
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